L’année 2019-2020 a été très particulière pour les parisiens. Confinement, grèves des transports, télétravail généralisé… autant de raisons qui les ont poussés à rester chez eux et à revoir leur cadre de vie. Beaucoup sont désormais tentés d’aller rejoindre des métropoles régionales et quitter Paris, mais à quel prix ? Vont-ils vraiment passer à l’action?
La vie parisienne n’attire plus
Selon la dernière étude de Cadreemploi, Paris ne séduit plus les cadres. 54% des cadres se déclarent en effet insatisfaits de leur situation. L’accessibilité aux services et la vie culturelle ne font plus le poids face aux nombreux inconvénients de la capitale. Le temps de transport important (48%), le coût de la vie élevé (57%) et le rythme de vie stressant (63%) sont les raisons majeures évoquées par les parisiens dans leur choix de partir. Enfin les difficultés d’investir dans l’immobilier parisien (27%) encouragent les cadres à fuir la capitale. En définitive, 84% des cadres parisiens veulent quitter la capitale.
Bon à savoir : L’étude Cadreemploi a été effectuée en ligne entre le 16 et le 17 juillet 2020 sur un échantillon de 1919 cadres.
2020, l’année du passage à l’action
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’un vœu pieux. 34% des cadres (soit près d’un cadre sur trois) seraient déjà engagés dans une recherche active d’un nouveau poste (changement de métier ou mutation). 28% seraient en recherche active et passerait des entretiens (+2% vs 2019) et 4% auraient demandé une mutation à leur entreprise (+1% vs 2019).
La quête d’un meilleur cadre de vie est primordiale pour 89% d’entre eux. Ils sont également motivés par une réduction du stress au quotidien (75%), la volonté de protéger leur vie personnelle (62%) et de réduire les charges financières (62%).
Pour ce changement de vie, 61% seraient prêts à changer de métier et 46% à poser leur démission. Toutefois, la peur de ne pas retrouver un emploi reste un frein majeur au déménagement. Certains envisagent donc de conserver leur emploi parisien et d’effectuer des allers-retours (+38%). Ce chiffre est en augmentation de 7 points par rapport à 2019. Le confinement a peut-être permis de faire émerger des réflexions autour du télétravail. Les entreprises étant effectivement plus ouvertes sur le sujet.
Partir, oui mais vers où ?
Les destinations de rêve des cadres parisiens restent les grandes villes de province. Elles bénéficient d’un cadre de vie agréable tout en proposant des liaisons TGV régulières vers la capitale. Le trio Bordeaux (51%), Nantes (44%) et Lyon (31%) est en tête des villes les plus plébiscitées, suivies de Montpellier, Aix-en-Provence et Toulouse.
Une démarche qui pourrait avoir des conséquences sur les prix
Une demande en location élevée
Selon le dernier baromètre des loyers de SeLoger, les recherches de logements entre le 11 mai et le 31 août 2020 ont connu une forte augmentation dans les grandes villes françaises. Nice et Bordeaux ont par exemple connu une augmentation respective de 40% et 36%. Mais ce ne sont pas les seules puisque Marseille (+29%), Toulouse (+21%), Nantes (+12%), Mulhouse (+12%), Rennes (+10%), Lyon (+6%) et Strasbourg (+6%) attirent également beaucoup. A l'inverse, les recherches de logements à louer ont chuté de 23% à Paris, premier signe d'une volonté de quitter Paris.
Une demande à l'achat élevée
En ce qui concerne la demande à l’achat, elle augmente toujours pour Paris (+5%). Mais elle est très loin des records des autres villes. Bordeaux a connu une explosion de la demande (+164%), Nantes (+139%) et Strasbourg (+100%).
A voir donc si ce n'est qu'un effet post-confinement, ou si cet attrait pour les villes de province et la volonté de quitter Paris se confirmeront dans les prochains mois.