A l'annonce du confinement il y a quelques mois, tous les acteurs de l'immobilier craignaient un effondrement des prix de l'habitat neuf en France. Les analyses hâtives sur l'évolution des prix étaient quasiment toutes pessimistes.
Six mois plus tard qu'en est-il réellement ? Aussi surprenant que cela puisse paraître les prix de l'immobilier neuf ont augmenté dans une très grande partie des villes.
Aujourd'hui, chez Liberkeys, on revient en détail sur cette augmentation des prix de l'immobilier neuf observée sur le premier semestre de l'année en France. Quelles sont les villes ayant le plus profité de cette hausse ? Quelles en sont les raisons ? On répond à toutes vos interrogations.
Les villes où les prix de l'immobilier ont augmenté en France
Ces six derniers mois, les prix de l'immobilier neuf ont augmenté de plus de 3% par rapport à l'année passée.
Une tendance à la hausse des prix du neuf s'est donc observée dans la plupart des grandes villes françaises durant les 6 premiers mois de l'année. La plus forte hausse a été enregistrée dans la ville de Lille où les prix dans le neuf ont augmenté de près de 7%.
Les villes de Marseille, Lyon et Nice ont également enregistré de belles hausses.
Plus étonnant, les prix à Paris dans le neuf ont eu tendance à stagner sur les derniers mois. Le prix moyen du m² neuf dans la capitale reste quand même à un niveau très élevé puisqu'il culmine à plus de 12 400€.
A l’inverse, certaines villes de banlieue comme Drancy ou Bobigny ont enregistré des hausses supérieures à 6%. Le projet de Grand Paris attire en effet de nombreux investisseurs dans ces villes auparavant délaissées.
Des raisons simples à cette augmentation des prix
Pendant le confinement le secteur du BTP a connu un coup d'arrêt historique. Les mesures sanitaires à respecter et le confinement ont mis en suspens de nombreux projets immobiliers. Les conséquences sur les prix n'ont pas tardé.
Sur un an les ventes ont reculé d'environ 30 % par rapport aux chiffres du deuxième trimestre de 2019. Toutefois, dans le même temps, les mises en vente ont elles chuté de près de 50 %. Comme l'expliquait le ministère de la Transition écologique moins de 18 000 logements neufs ont ainsi été mis en vente entre le mois d'avril et juin.
Proportionnellement, la chute des ventes a été moins forte que la chute du nombre de mises en vente. L'offre de biens neufs s'est donc contractée plus fortement que la demande. Un choc d'offre négatif a ainsi eu lieu sur le marché immobilier.
Ce phénomène économique s'observe régulièrement suite à des catastrophes naturelles lorsque des moyens de production sont touchés. Durant le premier semestre 2020 la pénurie de bien s'explique premièrement par les retards enregistrés sur les chantiers suite à la crise sanitaire.
Le deuxième élément explicatif est le retard accumulé par les mairies pour valider les permis de construire. Les élections municipales conjuguées à la crise sanitaire ont considérablement rallongé les délais de validation des permis de construire.
Comme l'expliquait le Parisien, le nombre d’autorisations de nouveaux projets immobiliers a baissé de plus de 25% en un an en Île-de-France.
Cette augmentation des prix sur le marché immobilier neuf masque donc une réalité. Habituellement les augmentations de prix dans l'immobilier sont liées à une augmentation de la demande. Actuellement cette hausse est en fait liée à un problème d'offre.
Cette situation particulière nous renvoie à des questionnements économiques sur l'impact d'une variation de l'offre dans la formation des prix.