Marché touristique à l'arrêt, hausse du nombre de refus de prêts immobiliers, incertitudes sur le plan économique, la crise sanitaire liée au COVID-19 a des conséquences importantes sur le marché immobilier. Et plus particulièrement c'est le marché de la location qui est complètement bousculé. On constate en effet une augmentation de 14,9% de l'offre locative dans les grands villes. Une hausse impressionnante!
Mais quelles sont les raisons de cette hausse? Cela aura-t-il un impact sur les loyers? On fait le point aujourd'hui sur la frénésie qui touche le marché de la location en France.
Absence de touristes
Selon une étude de SeLoger, le nombre de locations dans les grandes villes françaises a augmenté de 14,9% sur un an. Pour la réalisation de cette étude, SeLoger a comparé l’offre locative entre le 1er juin 2019 au 31 juillet 2020 d’une part et l’offre locative de la même période l’année précédente. Cette hausse est particulièrement marquée dans la capitale avec plus de +64% d’offres à Paris. Mais les autres villes de province connaissent également un afflux important de biens sur leur marché de la location : +52% à Nice, +29% à Bordeaux, +34% à Rennes et 32% à Nantes.
Et cette forte hausse concerne principalement les logements meublés. En effet, face à l’absence de touristes, les propriétaires de locations touristiques se rendent à l’évidence : les locations restent vides. Et elles risquent de le rester encore quelques mois dans un contexte sanitaire international et français qui ne s'améliore pas, bien au contraire. Les propriétaires voient donc le rendement de leur investissement locatif diminuer depuis le mois de mars. Désormais ils préfèrent jouer la sécurité. Ils rejoignent donc le marché de la location long-terme en attendant que la situation se rétablisse. Une bonne nouvelle donc pour les mairies françaises qui tendent de réguler la location touristique sur les plateformes telles que Airbnb ou Abritel.
Pas de baisse de prix des loyers, la demande se maintient
Pourtant malgré cette hausse de logements proposés à la location, les prix des loyers ne diminuent pas. SeLoger a comparé les loyers entre la période allant du 11 mai 2020 au 31 août 2020 et la même période de l’année 2019. Globalement, les loyers se maintiennent avec des variations de l’ordre de 0 à 3%, même si certaines villes font figures d’exceptions comme Bordeaux (+12%) et Nice (-4%). La demande reste en effet très élevée pour deux raisons majeures :
- Face à la hausse de refus des prêts immobiliers, les ménages sont dans l’obligation de se tourner vers le marché de la location. Une solution de repli qu'on également choisie de nombreux Français, réticents à emprunter dans ce contexte économique incertain.
- Le nombre d’étudiants a fortement augmenté cette année. Le haut taux de réussite du baccalauréat 2020, dont les modalités ont été modifiées par la crise sanitaire, a augmenté le nombre d’étudiants. De plus, face à une rentrée très délicate sur le marché de l’emploi, certains étudiants ont préféré poursuivre leurs études. Autant d’étudiants en plus à loger donc.
La rentrée reste donc très dynamique pour le marché de la location. La demande soutenue en location compense aujourd'hui une offre très importante. Mais cela sera-t-il encore le cas dans les prochains mois? Combien de propriétaires de locations touristiques se tourneront encore vers le marché de la location long-terme?