MaPrimeRénov : un flop dû au Covid-19 ou un dispositif qui n'a simplement pas su séduire les Français? Difficile de répondre à cette question dans la mesure où son lancement en 2020 a coïncidé avec la crise sanitaire. Néanmoins, cette nouvelle prime d'Etat consacrée à la rénovation énergétique ne semble pas encore correspondre d'assez près aux attentes des ménages français. Comment expliquer ce semi-échec? Son lancement en demi-teinte n'est-il pas, paradoxalement, une aubaine pour faire connaître cette prime davantage? Retour sur cette aide gouvernementale boudée par les Français.
En quoi le dispositif MaPrimeRénov consiste-t-il?
Vouée à remplacer définitivement le Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) à compter du 1er janvier 2021, MaPrimeRénov se veut innovante et plus intéressante. En 2020, elle s'adresse à des ménages modestes afin de les encourager à engager des travaux pour mettre leur logement en conformité avec les nouvelles normes énergétiques.
En effet, jusqu'à la fin de l'année, seuls les ménages aux ressources modestes peuvent obtenir cette prime. Pour en bénéficier, vous devez occuper votre logement à titre de résidence principale. MaPrimeRénov est donc attribuée sous conditions de ressources. Les plafonds varient selon que vous habitiez en Ile-de-France ou dans les autres régions françaises.
MaPrimeRénov peut servir à financer des travaux de chauffage ou d'isolation, entre autres. Le bénéficiaire doit faire réaliser ses travaux par un professionnel agréé reconnu garant pour l'environnement (RGE). Son plafond est fixé à 20 000€.
La grande nouveauté de cette prime, en comparaison avec le CITE, est que l'Etat la verse sous forme de virement bancaire. Ainsi, le bénéficiaire obtient un remboursement plus rapidement que par le biais du crédit d'impôt. De plus, MaPrimeRénov est cumulable avec l'éco-prêt à taux zéro et l'aide "Habiter Mieux Agilité" de l'Anah.
MaPrimeRénov : un flop pour l'Etat au lendemain du déconfinement
MaPrimeRénov était un dispositif innovant du point de vue de l'Etat. Néanmoins, elle ne semble pas avoir conquis les ménages français. En effet, on estime que seuls moins de 50 000 ménages ont demandé à en bénéficier. L'Agence nationale de l'habitat (Anah) se désole de ce flop de MaPrimeRénov. Le gouvernement souhaitait que 200 000 primes de ce type soient demandées cette année.
De plus, l'Etat avait fait en sorte de rendre la prime plus accessible et plus aisée à obtenir que le crédit d'impôt qui la précédait. De cette façon, les ménages peuvent obtenir un remboursement bien plus rapide. Néanmoins, il semblerait que les démarches à effectuer afin d'obtenir la prime soient encore trop lourdes et contraignantes. Elles décourageraient ainsi les Français à en faire la demande. Par ailleurs, beaucoup d'entre eux, aux revenus modestes, rechignent à avancer les fonds.
De plus, en raison de la crise liée au Covid-19 et du confinement, les projets de rénovation énergétique de nombreux ménages ont été reportés. Cela étant, près des trois quarts des dossiers déposés avant le confinement afin de bénéficier de MaPrimeRénov ont pu être traités par l'Anah ces derniers mois.
L'horizon 2021 : un nouvel espoir pour MaPrimeRénov?
On ne peut pas savoir quelle aurait été la popularité de ce nouveau dispositif en-dehors du contexte de la crise sanitaire. Néanmoins, l'Anah a revu ses objectifs à la baisse pour l'année 2020.
En définitive, ce ne sont pas 200 000 primes mais un peu moins que 136 000 au maximum qui devraient être attribuées. Toutefois, MaPrimeRénov est au programme du plan de relance qu'Emmanuel Macron souhaite mettre en place. En effet, la rénovation énergétique du parc immobilier français est une priorité.
Enfin, on peut espérer que la généralisation de la prime à tous les ménages à l'exception des plus aisés et aux propriétaires-bailleurs en 2021 la rendront plus populaire.