Depuis quelques jours, l'économie française tourne au ralenti. Tous les secteurs sont freinés par l'épidémie qui touche actuellement notre pays et les prévisions de croissance ont été à nouveau revues à la baisse, cette semaine par le gouvernement. Dans ce contexte économique défavorable, qu’en est-il des conditions de financement pour les ménages et les entreprises ?
Les derniers mois ont été marqués par des taux historiquement bas. Certains prêts ont même été négociés à des taux inférieurs à 1% durant l’année 2019. Depuis le début de l’année une légère remontée des taux s'observe.
Face au bouleversement inédit que connaît notre économie, une des grandes interrogations porte sur l’évolution de ces taux d’emprunt. Nous dirigeons nous vers une augmentation ou une diminution des taux d'emprunt ?
Un secteur en pause
Suivant les directives gouvernementales les banques ont considérablement réduit leur activité et supprimé une partie de leur personnel en agence. Depuis le début de l’épidémie certaines agences ont donc fermé leurs portes, par conséquent, un ralentissement dans le traitement des dossiers s’observe.
De plus, beaucoup d’agences n’acceptent plus de nouvelles demandes de crédit afin de traiter en priorité les dossiers en cours. Avec un début de trimestre très tendu sur le marché de l'immobilier, les dossiers de financements à traiter sont en effet nombreux !
Du côté des notaires, les signatures sont aussi à l'arrêt. En effet, la majorité des signatures d'actes définitifs se réaliseront à une date ultérieure.
En conclusion, le marché est donc totalement à l’arrêt. Le gouvernement adoptera peut-être des mesures plus radicales pour redynamiser le secteur dans les semaines à venir... Affaire à suivre !
Quelle évolution à prévoir concercant les taux de financement ?
Comme nous l’avions expliqué dans cet article, le gouvernement avait pris en début d'année des mesures pour calmer l’euphorie immobilière en France. Ces nouvelles règles de financement imposées aux organismes de crédit par le Haut Conseil de Stabilité Financière ont déjà ralenti l'activité selon certains experts. Elles auraient en effet réduit l’accès au crédit pour certains ménages et pour les investisseurs locatifs.
Suite à ces mesures, les taux de refus ont ainsi augmenté. Selon l'expert Michel Mouillart, ces nouvelles réglementations pourraient exclure 100 000 ménages par an de l’accession à la propriété.
Face à ces réglementations et compte tenu de la situation actuelle, les professionnels de l’immobilier sont donc pleins d’incertitudes concernant l’avenir des taux d’emprunt.
Les nouvelles mesures prises en réponse à la crise vont cependant vers un maintien des taux au niveau actuel. La semaine dernière, Bruno Le Maire a annoncé la suppression du coussin contracyclique. Il s'agissait d'un dispositif visant à réglementer les emprunts accordés par les banques en leur imposant un certain niveau de fonds propres. Si vous voulez en savoir davantage sur cet instrument de régulation, cliquez ici.
La suppression de cette norme devrait stimuler les octrois de prêts et ce particulièrement à destination des PME. De plus, dans le même temps, les taux d'emprunt d’État repartent nettement à la baisse. Cet élément plaide en faveur d'un maintien du niveau des taux actuel.
Dans ce contexte économique, une remontée des taux pourrait apparaître comme un élément déclencheur de crise. S’il est trop tôt pour affirmer quelle évolution suivra les taux l'heure est à la stabilité pour ne pas freiner l’investissement sur le marché immobilier.